Expositions.
Les 30, 31 août et 1er septembre dans le jardin de la mairie et dans le village :
Exposition sur les Ghjuvannali,
I Ghjuvannali, i penitenti di Carbini in Corsica.
Les pénitents de Carbini.Au milieu du XIVe siècle, la Corse connaît une période d’épidémies et de révoltes.
La peste fait des millions de morts en Europe, les médecins sont impuissants et l’Eglise ne propose que des processions.
Les populations voient dans ce fléau un châtiment de Dieu ! Pour calmer la fureur divine, des mouvements religieux se multiplient, prônant une vie de grande pauvreté et s’infligeant des pénitences exemplaires.
En 1352 une confrérie de pénitents apparaît à Carbini dans le sud de la Corse sur le territoire des seigneurs de la Rocca : on les appelle les Ghjuvannali.
Ils seront pourchassés et les meneurs seront livrés au bûcher. Que leur reproche –t-on ?
Chantal de Peretti, service archéologie sites et CCE, direction du patrimoine, Collectivité de Corse.
Une exposition sur les fortifications médiévales.
À la fin du XIe siècle, pour donner suite à des concessions pontificales, la Corse est placée sous l’autorité spirituelle de l'archevêque de Pise. Le marquis de Massa, originaire d’une province de Toscane (Italie), est envoyé dans l’île afin d’y représenter le pouvoir politique. Très rapidement, cette autorité est affaiblie par les ambitions conflictuelles entre Pise et Gênes dont l’enjeu est la possession de la Corse. Face à cette instabilité politique, des familles locales quelque peu dominantes imposent très rapidement leur autorité. De ce contexte vont naître les seigneuries et les premières fortifications. Qu’elles soient des résidences principales ou à fonction secondaire, elles délimitent de nouveaux territoires et en défendent les frontières.
Giovanni della Grossa, bien qu’il ne soit pas contemporain de ce bouleversement politique, relate la fondation de certains de ces sites. Alors que le réseau des fortifications se développe sur l’ensemble de l’île, deux événements causent l’anéantissement du plus grand nombre de ces forteresses.
Une première vague de destruction est provoquée en 1289, lors des assauts de Luccheto Doria vicaire général de la commune de Gênes nouvellement nommé. Une seconde est engendrée par la révolte anti-seigneuriale de 1357 qui concerne l’essentiel des fortifications du nord de l’île et une partie dans la Terra di Signori.
Ces destructions, documentées par les sources écrites, sont confirmées par les résultats archéologiques. Malgré ces événements, au début du XVe siècle, les principaux châteaux sont reconstruits et d’autres émergent du paysage fortifié.
Ces derniers sont juchés sur des reliefs inexpugnables qui renforcent indiscutablement une architecture militaire peu perfectionnée. Pour assurer la pacification de l’île, l’Office de Saint-Georges s’emploie à raser une à une ces fortifications qui sont attaquées par des centaines de fantassins dotés d’artillerie lourde.
Les boulets de bombarde font brèche et les derniers repaires des Signori agonisent.
Cette exposition synthétise les principales composantes des sites fortifiés.
Etude menée par É. Tomas dans le cadre du projet « Les Espaces de la Corse Médiévale » dirigé par V. Marchi van Cauwelaert, Université de Corse et J.-A. Cancellieri, Université de Corse (projet cofinancé par le Fonds Européen de Développement Régional).
Une exposition sur les cartes marines du Moyen Age (dans la salle des fêtes).
Les cartes portulans dans la Méditerranée du Moyen Âge
Loin de la géographie savante qui s’exerçait dans les cabinets des chancelleries, la cartographie des portulans reposait d’abord sur le savoir-faire pratique de ses auteurs, mais il serait hâtif d’y voir uniquement le résultat de leur expérience : on a longtemps supposé que le cartographe nautique de l’époque ignorait tous des systèmes de coordonnées et de projection, alors que son outillage tend à démontrer qu’il maîtrisait l’observation céleste et savait en déduire la mesure des angles et des distances. La production des portulans a concerné cinq siècles à partir des premières cartes connues (XIIIe siècle). Bien souvent, les exemplaires tels que ceux qui nous sont parvenus ne voyageaient pas en mer, du fait de leur valeur évidente ; seules des copies servaient d’instruments à bord. La redécouverte de Ptolémée au XVe siècle, jusqu’alors inconnu en Occident, va précipiter la cartographie dans les rigueurs de la science ; mais avant cette révolution, le géographe tâtonne, explore de nouvelles méthodes, incorpore le renseignement toponymique à mesure qu’on le lui fournit, comble les blancs par de l’ornementation. Sa matière est aussi variable qu’évolutive, subordonnée aux relevés ponctuels qu’il collecte auprès des navigateurs. Les premiers portulans connus ont vu le jour au cœur des grandes puissances navales de la Méditerranée occidentale. Ces cartes n’ont existé que parce qu’une clientèle d’armateurs, plutôt aisée, en a formulé la commande et qu’un corps de géographes, fort de son expertise, en a accepté l’exécution ; sans quoi l’on eût attendu l’avènement d’une cartographie plus « stratégique » pour satisfaire aux exigences des princes sur la conquête territoriale. À l’inverse de la carte militaire, le portulan était un document d’usage et de dimension populaires résultant d’un acte de commerce où la compétence du maître d’œuvre faisait autorité et ne souffrait aucune discussion. (Marc Bonnant, ingénieur).
Conférence en ligne : https://www.youtube.com/watch?v=v7f72vd33Ng
Chantal de Peretti, service archéologie sites et CCE, direction du patrimoine, Collectivité de Corse Et Marc Bonnant, ingénieur.
U musconu d’Avretu. la mouche d’Avretu.
Cette légende transmise par la tradition orale a laissé une forte empreinte sur le territoire. Les lieux énoncés sont précis et nombreux dans la plaine qui s’étend de Purti Vechju à Figari.
Ecrite au XVe siècle par Ghjuvanni da la Grossa, le chroniqueur nous rapporte cette histoire à laquelle il prête une certaine considération tout en soulignant son caractère fabuleux. Les événements se déroulent au début du XIIIe siècle, un seigneur tyrannique, un jeune meunier courageux, la région dévastée par un animal monstrueux, une morale pour conclure… un joli conte médiéval à découvrir.
Chantal de Peretti, service archéologie sites et CCE, direction du patrimoine, Collectivité de Corse
Rinucciu della Rocca le dernier seigneur corse.
Dominant la seigneurie de la Rocca, qui s’étendait du col de Cilaccia à Bonifacio, Rinuccio della Rocca (vers 1450-1511) fut le dernier des Cinarchesi à mener la guerre contre Gênes.
Son histoire est emblématique de la fin du Moyen Âge qui voit l’affirmation progressive de la domination génoise sur la Corse : d’abord allié à l’Office de Saint-Georges dans la guerre menée contre le comte de Corse, Giampaolo di Leca, Rinuccio della Rocca se révolta, à son tour, au début du XVIe siècle.
Vaincu une première fois en 1503, il dut s’exiler en Sardaigne.
Après plusieurs tentatives de retour, il fut mis à mort en avril 1511, au terme d’une longue traque dans les montagnes de sa seigneurie. Depuis cette époque, son souvenir hante les paysages de l'extrême-sud et alimente les traditions orales. A la croisée entre histoire et mémoire, entre tradition populaire et sources d’archives, Rinuccio della Rocca est une figure incontournable du Moyen Âge corse que ce film vise à valoriser auprès d'un large public.
Film d'animation réalisé par Archéovison production, texte de Vannina Marchi Van Cauwelaert, maître de conférences en histoire médiévales - laboratoire CNRS LISA-Université de Corse.
EXPOSITION SALLE DES FETES SOUS LA MAIRIE.
Exposition et animation autour des personnages célèbres du Moyen Age Corse.
Dans le Sud de la Corse, le Moyen Age est dominé par deux puissantes lignées seigneuriales : les Biancolacci et les Cinarchesi. Les Biancolacci, seigneurs de Capula, ont un rôle majeur jusqu'au XIIIe siècle, période à laquelle, les Cinarchesi par la conquête prennent le pouvoir.
Venez découvrir au travers de cette exposition l’arbre généalogique de ces grandes lignées seigneuriales. Des travaux inédits de Stephane Leandri permettent de confirmer que de nombreuses familles de l’Alta Rocca et du sud de la Corse sont probablement les descendants de ces seigneurs du Moyen Age
Amusez-vous avec les silhouettes disposées dans les rues du village, représentant les personnages célèbres et, l’instant d’une photo, Ugo Colonna, Arrigo Bel Messer, Piubettu, Ghjudici da la Rocca, Violante da la Rocca ou le sinistre Antone Carvo.
Chantal de Peretti, service archéologie sites et CCE, direction du patrimoine, Collectivité de Corse Et Jacky Liautaud.
Dans les jardins de la mairie
La direction du patrimoine propose divers ateliers créatifs :
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Initiation à l'enluminure, écriture à la plume d'oie.
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Création d'un blason en respectant les règles de l'héraldique.
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Réalisation d'un bouclier à personnaliser avec les emblèmes du Moyen Âge corse.
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Tir à l'arc et à l'arbalète.
Chantal de Peretti, Nathalie Marini, service archéologie sites et CCE, direction du patrimoine, Collectivité de Corse Alice Carp, service valorisation, direction du patrimoine, Collectivité de Corse.
I Genovesi attacani ! Les Génois attaquent !
Depuis l'Antiquité, la position stratégique de la Corse attire la convoitise des grandes puissances de Méditerranée occidentale. Au XIIIe siècle, ce sont les républiques pisane et génoise qui s'opposent et ambitionnent de gouverner l'île. Le pape, qui en revendique la suzeraineté depuis l'époque carolingienne, a partagé la juridiction des 6 diocèses entre les archevêques de Pise et de Gênes mais les républiques ennemies continuent à s'affronter. La défaite pisane à la bataille navale de la Meloria en 1284 constitue une étape décisive. Gênes, débarrassée de sa rivale, cherche à soumettre les seigneurs corses.
Mais sur place, Ghjudici di Cinarca s'est imposé comme le seigneur le plus important de l'île. Il a été acclamé lors d'une cérémonie traditionnelle à la Canonica en 1264 par toutes les grandes lignées seigneuriales qui lui ont juré fidélité. D'après le chroniqueur corse, Ghjuvanni da la Grossa, il a gouverné en paix pendant 22 ans, tissant des liens matrimoniaux avec les plus puissantes familles insulaires. Quand les galères débarquent une nouvelle fois dans le Vaddincu au mois de mai 1289, Ghjudici n'a pas l'intention de faire acte d'allégeance au capitaine génois Luccheto Doria.
Ce tableau retrace la campagne militaire dirigée par le capitaine Luchetto Doria. Les annales génoises et les serments d’allégeance nous ont permis de suivre au jour le jour l’expédition qui s’est déroulée du 16 mai 1289 au 29 janvier 1290.
Chantal de Peretti, service archéologie sites et CCE, direction du patrimoine, Collectivité de Corse.
Présentation d’armes médiévales réalisées par Pierre Henri Weber de l’association Castiddari.
U trabuccu : maquette d’un trébuchet, il s’agit d’un engin de siège fixe utilisé du XIIIe au XVe siècle, les chroniques nous enseignent dans quelles circonstances cette arme fut utilisée en Corse.
A balestra : reconstitution d’une arbalète médiévale, arme de jet connue depuis l’antiquité, elle figure systématiquement dans les inventaires des châteaux corses réalisés par les Génois au XVe siècle ;
A corsesca : reconstitution d’une corsesque, arme d'hast corse popularisée par les mercenaires insulaires aux services des armées françaises et italiennes à partir du XVe siècle.
Exposition photographique tirée du catalogue "Les lieux de mémoire de la Corse médiévale"
Une exposition de Vannina MARCHI VAN CAUWELAERT, Maître de conférences en histoire médiévale (Université de Corse - UMR CNRS 6240 LISA) Jean-André CANCELLIERI, Professeur émérite en histoire médiévale (Université de Corse - UMR CNRS 6240 LISA
Empruntée à Pierre Nora, la notion de « lieu de mémoire » renvoie ici tout autant à la construction d'une mémoire mythique du Moyen Âge corse transmise depuis le XVe siècle par la Chronique de Giovanni della Grossa, la tradition orale et la toponymie, qu'aux nombreuses traces matérielles que cette période a laissées dans les paysages insulaires. L'exposition permet ainsi de cheminer à travers les paysages médiévaux de l'île et de découvrir les hommes, les objets, les archives, les œuvres d'art et les légendes qui y sont rattachés, selon un itinéraire qui s'articule autour de trois thématiques : traces matérielles, figures humaines et héroïques, traces symboliques.